La rencontre et Aranak .

Les ombres , satisfaites de ce qu'elles venaient d'accomplir , se parlaient à voix basse en quittant la Terre . Elles avaient prit une victime comme prévu , et il était maintenant temps de partir vers leur deuxième cible . Elle s'introduisirent par les barrières qui séparaient les mondes , arrivant cette fois-ci sur un endroit surtout constitué d'un groupement d'îles au sein de vastes et sombres océans . C'était le monde connu sous le nom d'Ordin . Invisibles , les ombres traversèrent une fois de plus l'atmosphère , se dirigeant vers la plus grande des îles où vivait leur prochaine victime , qui était loin de se douter du sort qui l'attendait . Aarwen Ilmarë était d'une colère noire . Elle regardait fixement devant elle , dans la salle de l'énorme château aux murs de pierres . L'espace d'un instant , elle fut incapable de parler , ce qui était rare chez elle . Son père , grand , musclé , à la barbe et aux yeux noirs , la dévisageait de son siège , sans se troubler . Il portait sa tenue officielle et non , son armure de guerrier , même s'il était manifeste qu'il était engagé dans une lutte avec sa fille .

- Vous plaisantez sûrement !| , fut tout ce qu'Aarwen réussit à dire .

- Pas du tout , lui répondit le seigneur Ilmarë d'un ton brusque et maussade , C'est une question trop importante pour qu'on en plaisante . Et ce n'est pas un sujet dont je veux discuter avec toi .

- Mais ... , protesta-t-elle .

Aarwen aimait son père ; or ; en ce moment , elle aurait souhaité croiser l'épée avec lui .

- Je suis trop jeune pour me marier ! , tonna-t-elle cette fois .

- Tu as 12 ans , lui répliqua son père avec fermeté , j'aurais été en droit de te promettre à huit ans . Tu as amplement l'âge de te marier et j'ai décidé que tu épouserais Dathan Peverel . Comme je te l'ai déjà dit , je ne veut plu en discuter .

- Vous voulez gâchez ma vie et vous ne voulez même pas en discute ? insista Aarwen .

- Je ne gâche pas ta vie , lui répliqua son père en essayant de se maîtriser , il va bien falloir que tu te maries tôt ou tard . J'ai simplement décidé était venu . Le seigneur Peverel et moi sommes d'accord sur cette question et un mariage entre son fils aîné et ma seule fille encore célibataire constitue le moyen idéal d'y parvenir .

- Mais ce n'est pas idéal pour moi ragea Aarwen , tout le monde sait que Dathan Peverel est un parfait imbécile et un dandy ! Ce n'est pas le genre d'homme que je voudrais épouser si je voulais me marier , ce qui n'est pas le cas .

C'en était trop pour son père . Il se leva , donna un coup de poing sur la table , fendant presque la table .

- Assez , rugit-il . Tu feras ce que je dis . Tu épouseras le jeune Peverel . Si je l'ordonnais , tu devrais le prendre pour mari même s'il n'était qu'un simple d'esprit baveux . Tu n'as pas ton mot à dire .

- Vous vous conduiriez si mal envers moi ? lui demanda Aarwen qui était furieuse de se sentit au bord des larmes .

- J'agirai envers toi comme je l'entends , lui répondit son père d'un ton bourru .

Il prit ensuite une grande respiration et essaya de se montrer raisonnable .

- J'ai le droit de te marier à qui je veux , quand je veux . Je suis désolé que Peverel soit un cas navrant , mais on n'y peut rien . Nos deux familles ont besoin de cette alliance . Les seigneurs de la frontière sont de nouveau mécontents et leur insatisfaction pourrait mener à des escarmouches ou même à la guerre . Peverel et moi devons mettre nos ressources en commun pour empêcher que de telles choses se produisent ; ainsi , ce mariage scellera notre alliance .

Sa voix s'adoucit quelque peu .

- Regarde le bon côté des choses , dit-il , Dathan te laissera faire ce que tu veux , de sorte qu'en peu de temps tu le mèneras par le bout du nez et tu commanderas au château .

Aarwen ne se calma pas pour autant .

- Eh bien bravo ! , dit-elle sur un ton brusque . Le fait que je puisse régenter un imbécile de mari devrait me réconforter ? .

- Tu suivras mes ordres , lui dit le seigneur Ilmarë avec froideur . Le mariage aura lieu demain après - midi , les invités sont déjà en route , y compris un ou deux seigneurs de la frontière avec lesquels je veux m'entretenir . Va maintenant dans ta chambre et réfléchis à ce que je t'ai dis .

- Demain ? , répéta Aarwen , atterrée . C'est impossible ! Je ...

- Tu obéiras ! , lui cria son père à bout de patience . Maintenant va dans ta chambre ou je demanderai à un de mes gardes de t'y amener et de t'y enfermer ! .

Il était inutile d'argumenter d'avantage . Aarwen tourna le dos à son père et sortit de la salle d'audience .

'' Je ne pleurerai pas , se dit-elle , et je n'obéirai pas . ''

Pour être en mesure de réfléchir clairement , Aarwen devait se calmer . Elle était toutefois résolue à n'épouser personne , et encore moins Dathan Peverel ! . Rendue dans sa chambre , elle délaça l'ample robe flottante qu'elle portait . Il lui répugnait d'avoir à porter cette chose encombrante . Cette tenue dérangeante avait dû être conçue par une homme dans le seul but d'empêcher une femme de se mouvoir librement . Elle était censée être belle , mais Aarwen ne s'intéressait pas à ce genre de beauté . Une robe comme celle-ci équivalait à porter des chaînes . C'est le genre de tenue qu'elle acceptait de porter seulement quand elle y était obligée . Elle sortit le coffre à vêtements qu'elle cachait sous son lit . Personne , pas même sa gouvernante préférée , Retlyne , n'y avait accès . Aarwen cachait son plus grand secret , osait sortir uniquement lorsqu'elle était seule . Le coffre contenait un pantalon , des bottes d cuir souple , une tunique chaude en laine et un béret . La jeune fille s'habilla en vitesse et examina son reflet dans le miroir de métal poli qu'elle gardait sur sa coiffeuse . Tout était parfait . Ses longs cheveux ramassés sous le béret épais et l'ample tunique cachant son torse , elle ressemblait à n'importe quel jeune du château , n'importe quel jeune de sexe masculin . Une telle tenue était complètement interdite , bien entendu . La place des femmes , et surtout celle des jeunes filles étaient strictement définie dan la société ordinoise . Les femmes étaient censées apprendre à coudre , quelquefois à lire , à cuisiner et à s'abandonner à tout autre art ''censément '' féminin . Les garçons pouvaient par contre faire ce qu'elles voulaient . C'est vers l'âge de cinq ans qu'Aarwen avait commencé à se déguiser en garçon . Lorsqu'elle se rendit compte que personne ne reconnaissait le petit Renald dépenaillé comme étant la même personne que la quelque pu majestueuse et aristocrate Aarwen , elle ne voulu plus renoncer à se déguiser . Elle n'avait confié son secret qu'à une seule personne , qui avait promis de ne jamais le divulguer . Cette personne était Borigen , le plus ancien et le plus fidèle soldat du seigneur Ilmarë . Lorsque Borigen avait découvert par hasard le secret d'Aarwen , il avait été scandalisé . Cependant , il aimait beaucoup la jeune femme et cette dernière l'avait convaincu de jouer le jeu avec elle et de garder le secret . Après avoir accepté à contrecoeur , il a tenté la faire changer d'avis . Il lui avait fait remarquer que tous les garçons du château devaient apprendre à se battre . Si ''Renald'' ne le faisait pas , les gens se poseraient des questions et elle serait découverte . Il avait espéré lui faire peur en lui disant de telles choses , mais sa tactique n'a pas fonctionné . Aarwen avait toujours cru en ses propres capacités .

- Très bien , lui avait-elle répondu, j'apprendrai moi aussi à me battre .

Borigen avait accepté avec beaucoup de reticence . Aarwen savait qu'il avait finalement baissé pavillon uniquement parce qu'il pensait qu'elle ne s'en tirerait pas .

'' Après avoir recu une raclée , pensait-il , elle se découragerait et abandonnerait '' .

Or ; les choses s'étaient passés autrement . Et maintenant , sept ans plus tard , '' Renald '' sortit avec précaution de la chambre d'Aarwen et se dirigea vers la zone d'entraînement de la cour . La jeune femme s'arrêta à la porte d'entrée et salua un des gardes tout en attachant son épée d'entraînement . Le garde lui sourit .

- Tu viens leur apprendre à se battre , n'est-ce pas ? , lui dit-il en lui faisant un clin d'oeil , Ne soit pas trop dur envers eux .

- Je vais essayer , répondit Renald , mais je suis de mauvaise humeur et j'ai besoin de me défouler .

- Eh ! , marmonna le garde , les yeux pétillants d'anticipation . On dirait que quelqu'un va recevoir un grand coup sur la tête .

- Et ce ne sera pas moi , lui répondit Renald avec assurance .

- Je n'en doute pas , fit le garde en secouant la tête , mais ne sois pas trop dur quand même . Tu n'as pas vraiment besoin de les tuer .

- Probablement pas , convint Renald .

Il sortit et se dirigea vers les rangs d'exercice . Plusieurs jeune homme se pratiquaient . Borigen , était dans un coin , en train de montrer à deux jeunes garcons comment se battre avec des épées émoussées . Les yeux de Renald firent le tour des rangs avant de se poser sur Mardren . Parfait ! . C'étais un pauvre type pontifiant qui avait besoin que l'on lui rabatte quelque peu le caquet . Mardren , le fils du conseiller du seigneur Ilmarë , se croyait supérieur aux autres garcons , surtout à Renald . Borigen avait expliqué que Renald était le fils d'un cousin , ce qui placait '' le jeune garcon'' au bas de l'ordre hiéarchique . En tant que Renald , Aarwen avait été un peu rudoyée au début , ce qui a cessé lorsqu'elle a montré à tous la sottise de cette approche . Maintenant , tous se méfiaient d'elle , c'est-à-dire de Renald , tous sauf Mardren , qui ne semblait jamais apprendre sa lecon . Voyant Renald approcher , il lui dit en ricana :

- Veux-tu te battre aujourd'hui ? .

- Penses-tu en être capable ? lui demanda Renald avec calme , alors essayons .

Avec un sourire méprisant , Mardren leva son épée d'entraînement et se précipita vers sa cible . Les épées n'avaient pas de pointe et leur fil était délibrement émoussé pour éviter toute blessure grave . Cependant , elles pouvaient laisser des meurtrissures lorsque les coups descendaient avec une force suffisante . Les jeunes devaient apprendre le maniement de vraies épées , sans tuer . Or , l'objectif était de faire mal . Borigen jugea que les ecchymoses étaient un excellent incitatif pour faire des garcons ( et d'Aarwe ) de meilleurs guerriers . Renald fit un bond sur le côté pour éviter le coup d'estoc , saisissant brusquement son épée en réponse et cogna le flanc de Mardren avec une aisance désinvolte . Mardren était plein d'arrogance , mais il se montrait peu habile . Dans le passé , Renald l'avait généralement ménagé , ne souhaitant pas s'en faire un ennemi . Or , aujourd'hui , elle ne s'en souciait pas . Alors que Mardren avait un peu perdu l'équilibre en se lancant sur elle , elle le frappa fort sur le bras gauche avec sa propre épée en pivotant . Mais elle avait fait évidament exprès pour ne pas le lui casser . Mardren grimaca de douleur , mais il était trop fer pour avouer qu'ilavait mal . Il s'attaqua de nouveau à Renald , cette fois avec fureur . Cependant , sa colère ne pouvait rivaliser avec celle essentit par la jeune femme , qui rendit les coups . Il ne réussis pas à la toucher , ne fût-ce qu'une fois , avec sa lame tandit qu'elle parvint , sans effort , à lui donner trois coups successifs . Tout le monde savait que Renald était le meilleur épéiste du groupe et que Mardren allait essuyer une défaite cuisante dont sa chair se souviendrait pendant des jours . Renald s'en fichait . Elle lui asséna un autre coup avec son épée , cette fois-ci sur la cuisse gauche . Elle choisissait les endroits qui lui feraient mal , et ce , pour l'inciter à continuer à se battre . Borigen s'avancait , manifestement conscient de ce qui se passait . Renald se gardait bien de détourner son regard de Mardren pour regarder son entraîneur mais elle savait pertinemment que Borigen allait essayer d'arrêter le combat , qu'il avait manifestement compris ce qu'elle faisait .

Non , dit une voix bien connue et pleine d'autorité , Laissez-les se battre , dans un vrai combat , on n'interrompt pas l'adversaire .

C'était le père d'Aarwen ! Il était probablement venu observer l'entraînement . La jeune femme jeta un rapide coup d'oeil et vit son père , qui se tenait debout à l'entrer , les bras croisés sur sa poitrine , en train d'observer les combattants . Au même moment , elle aperçut la lame de Mardren qui lui visait le visage et eut à peine le temps d'éviter le coup . C'était un coup bas , bien que permis puisque , pour gagner , tout est admis . On avait toutefois mis les étudiants en garde de ne pas viser le visage . Même avec une épée d'entraînement , il était possible de rendre quelqu'un aveugle par accident . Mardren voulait manifestement faire mal à son adversaire au lieu de gagner de façon loyale , une chose qui , comme il l'avait probablement deviné , lui serait impossible . Renald était de plus en plus en colère et elle cessa de se maîtriser . Elle pivota sur elle-même , évitant la prochaine attaque , et asséna à Mardren un coup au ventre qui le laissa pantelant . Ensuite , elle lui administra un coup sur le bras qui tenait l'épée alors qu'il hésitait , et un autre sur le côté du cou . Ce dernier coup lui laissera un ecchymose visible pendant une semaine , un rappel à tous de l'outrage qu'il avait subi . Ensuite , Renald pivota et le toucha au coeur . Si les épées avait été réelles , Mardren serait mort et tout le monde le savait . Le bruit lourd et sourd de la lame contre sa poitrine signifiait qu'il aurait mal à chaque respiration .

- C'est fini , déclara Borigen sur un ton impassible sans même regarder le seigneur qui observait la scène .

Renald approuva d'un signe de la tête et laissa tomber par terre son épée d'entraînement . Elle commençait à se retourner quand Mardren , en poussant un rugissement , s'élança vers elle , épée levée , lui visant ne nouveau le visage . Renald fit un saut sur le côté , et lui saisit le poignet des deux mains alors qu'il ratait la cible . Puis , avec un mélange de colère et de jubilation , elle pivota sur elle-même et se servit de sa poigne pour le soulever par-dessus son épaule et le jeter par terre . Ce faisant , elle vit le poignet de son adversaire se tordre brutalement . Mardren laissa échapper un petit cri aigu de douleur en touchant le sol .

- Beau travail , reconnut Borigen malgré sa colère , il est malheureux que son poignet soit cassé , il sera inutile pendant quelques semaines .

- Il l'a été toute sa vie , murmura Renald sans regretter son action .

- Beau travail , mon garçon , le félicita le seigneur Ilmarë , Tu manies l'épée avec beaucoup de dextérité et tu possèdes aussi d'autres habiletés . Un jour , tu feras un excellent combattant .

- Non pas un combattant sera , Mais guerrier , de trois le meilleur sera .

Une voix inconnue inconnue avait prononcé ces mots derrière eux . Renald se retourna et fixa un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant . Vêtu de noir , le type avait des cheveux noirs et une peau blanche . Son visage lui disait quelque chose , mais elle n'arrivait pas à le replacer .

- Qui êtes-vous ? , demanda le seigneur Ilmarë à l'étranger .

- Appelez-moi Cleora , mon seigneur , je suis venu admirer la splendide épée de cette jolie fleur .

Le seigneur Ilmarë était manifestement déconcerté .

- De quoi parlez-vous ? demanda-t-il , Qui est cette jeune fleur ? .

L'étranger se pencha vers l'avant et signala Renald de la main .

- La manoeuvre de l'adversaire , Renald peut prévoir . Améliorer son habileté lui permet ce pouvoir . Mais ce Renald est déguisé . Maintenant , de vos yeux , voyez la vérité . Ce jeune Renald que vous ne pouvez expliquer est votre fille , la belle Aarwen , cessez de chercher .

Renald regarda l'étranger avec mépris , car il venait de la trahir . Elle se tourna pour courir , mais la main vigoureuse de son père l'attrapa par le bras et la maintint solidement . Le seigneur Ilmarë jeta un regard furieux vers Renald , puis à Cléora .

- Je ne sais pas qui vous êtes , mais nous découvriront bientôt si vos mots étranges cachent la vérité , dit-il .

De sa main libre , il arracha le béret de Renald et les longs cheveux noirs-bleus d'Aarwen flottèrent sur ses épaules tremblantes , mais ils allaient jusqu'à ses hanches . Le seigneur Ilmarë blêmit , Puis devint écarlate lorsqu'il compris qui il tenait par la main .

- Aarwen ! , dit-il , le souffle coupé , à la fois stupéfait et furieux .

- Père , reconnut-elle après avoir relevé la tête avec fierté et regardé le seigneur droit dans les yeux . Je suis la meilleure épéiste ici .

- Assez ! , cria-t-il , tremblant de colère , ne m'as-tu pas assez couvert de honte comme ça !? .

- Il y a un moment , vous me louiez , lui rappela-t-elle .

- Je ne savais pas alors qui tu étais , répliqua-t-il , l'air sombre . Maintenant , je le sais . Va dans ta chambre et reste-y avant que je n'ordonne qu'on t'y enferme .

- D'accord , acquiesça-t-elle .

Elle se pencha pour ramasser son béret et se dégagea de la main de son père . Sans dire un mot , elle revint vers les rangs de ses compagnons de classe , lesquels étaient sous le choc . Ses anciens compagnons , en fais , a-t-elle pensé . Son père ne lui permettrait plus de continuer sa formation , même s'il ne lui restait que peu à apprendre . En entrant dans sa chambre , Aarwen claqua la porte derrière elle et commença à enlever sa tunique . Elle ferait mieux de se débarrasser de ces fringues de toute façon . Elle n'aurait jamais la permission de les porter à nouveau . Ce sacré Cleora ! Il avait réussi à trahir le secret qu'elle gardait si précieusement . Cependant , elle s'arrêta et remit sa tunique . Reporter une robe équivaudrait à dire que son père avait gagné , ce qu'elle n'acceptait pas . Ce serait peut-être sa dernière attitude de défi , mais elle ne deviendrait jamais la fille docile , qu'il voulait régenter . Que ça lui plaise ou non , elle était Renald , le meilleur épéiste du château . De plus , elle préférait mourir que d'épouser ce balourd de Dathan !

'' Ou encore s'enfuir , avait-elle pensé ''

L'idée germa brusquement dans son esprit et lui sembla très logique . Pourquoi rester ici et être changé comme un sac de farine ou un pot à bière . Elle pourrait quitter le château . Pour une fille seule , ce serait dangereux mais , sous le déguisement de Renald , elle serait en sécurité . En outre , avec ses habiletés , elle serait probablement acceptée comme soldat en formation dans un autre château . Plus elle y pensait , plus elle trouvait que son plan était génial . Elle ne resterait plus ici . Le mieux serait de partir à la faveur de la nuit . Elle pourrait escalader le mur et s'enfuir avant que quelqu'un ne s'en rende compte . Elle serait loin avant qu'on parte à sa recherche . Elle n'osait pas voler un cheval , bien qu'elle fût assez bonne cavalière . Les pistes de la bêtes pourraient être trop rapidement suivies . À pied , ce serait plus difficile , mais plus sûr . Elle aurait besoin d'une épée , mais s'en procurer une ne serait pas un problème . Elle repêcha sous le lit l'épée qu'elle avait réussi à convaincre Borigen de lui donner l'an passée . L'estoc était encore poli et aiguisé ; il n'y avait pas de problème de ce côté . Elle prit aussi son couteau , qu'elle glissa dans sa botte droite . Elle aurait besoin d'un arc et de flèches , qu'elle prendrait dans l'arsenal avant de partir . Il lui fallait aussi de la nourriture et une gourde remplie d'eau . Ensuite , il ne lui resterait qu'à attendre la tombée de la nuit . Elle espérait de tout son coeur que son père ne l'envoie pas chercher auparavant . Tandis qu'Aarwen attendait , un certain nombre de questions lui traversaient l'esprit . Cleora en faisait partie . Pourquoi avait-il vu clair dans le déguisement qu'elle portait ? Et pourquoi l'avait-il trahie ? Et son commentaire au sujet de la capacité qu'elle avait à deviner les coups de l'adversaire ? Quelle baliverne ! Et pourtant ... Elle ''avait'' vu que Mardren voulait la blesser au visage . C'est pourquoi elle avait eu le temps de contrer l'attaque . Peut-être s'agissait-il d'un pouvoir dont elle ne s'était pas rendu compte aupravant . Son esprit d'égara et elle se souvint d'une autre chose étrange qui s'était produite ces derniers jours . À plusieurs reprises , elle avait rêvé qu'elle était dans une bibliothèque quelquonque . Elle y cherchait une livre qu'elle finissait par trouver et elle commencait en le lire . Le bouquin était rempli de symboles et de signes sibyllins .

À VENIR ..